Vénérable Président du Sénat,
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Excellence Monsieur le Premier Ministre, chef du gouvernement,
Excellence Monsieur le Ministre d’Etat, Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Madame la doyenne du corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les chefs des missions diplomatiques et représentants des Organisations Internationales,
Vénérables Sénateurs,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs les membres des partis politiques et de la société civile,
Mesdames et Messieurs les anciens participants aux programmes d’échange du gouvernement américain,
Mesdames et Messieurs en vos rangs grades et fonctions,
Chers Jeunes,
Distingués invités,
Bonsoir! Je suis très heureuse de célébrer avec vous ce soir. Merci d’être venus et pour l’accueil chaleureux que vous nous avez réservé durant ma mission ici. Alors que je me prépare à partir depuis déjà un mois, j’ai l’insigne honneur d’être l’Ambassadeur des Etats-Unis qui est resté en poste le plus longtemps en République du Congo, c’est-à-dire, trois ans et quatre mois, y compris quatre cérémonies d’échanges de vœux, et trois fêtes nationales tournantes. En fait, j’ai passé plus de temps dans ce Congo qu’en République démocratique du Congo, où je suis arrivée en Afrique pour la première fois il y a trente-six (36) ans.
En revenant au Bassin du Congo, mon mari John et moi avons apprécié: le peuple congolais, le saka-saka, la rumba, la beauté du majestueux fleuve Congo et les forêts tropicales. Nous avons passé de nombreuses heures avec des amis et des collègues qui nous ont aidés à comprendre ce magnifique pays. Cela a été l’honneur de ma vie professionnelle de représenter le Président Barack Obama et le peuple américain auprès du gouvernement et du peuple de la République du Congo.
Tout comme l’administration à Washington est dans une phase de transition, le personnel de l’ambassade des États-Unis à Brazzaville prépare également les bases pour nos successeurs. Le Président Obama montre l’exemple en demandant à tous les organismes gouvernementaux de travailler étroitement pour assurer une transition en douceur pour la prochaine administration. Il a comparé la présidence à une course de relais où le bâton est passé entre les coureurs, en déclarant: « Je veux m’assurer que tout se passe bien, car, au final, nous faisons tous partie de la même équipe. »
Selon le Président Obama, « Nous voulons tous ce qui est le mieux pour ce pays: un sentiment d’unité; un sentiment d’inclusion; le respect de nos institutions, notre mode de vie, notre état de droit; et le respect mutuel. » En d’autres termes, il est dans l’intérêt de tous les passagers de souhaiter le succès au pilote de l’avion dans lequel nous sommes tous embarqués. N’est-pas?
Nous nous appuyons sur les épaules de ceux qui sont venus avant nous, nos ancêtres personnel et professionnel. Nous nous appuyons sur leurs réussites, pour améliorer constamment leurs œuvres. Je sais que je peux compter sur vous pour offrir le même soutien et l’esprit de partenariat à Mary Daschbach, qui sera Chargée d’Affaires après mon départ le vingt (20) janvier.
Je me suis rendue dans toutes les régions de ce beau pays et, lors des voyages variés, sur chaque tronçon de route bitumée entre Pointe-Noire et Ouesso. Cette infrastructure routière est essentielle pour le développement, pour que les agriculteurs transportent les denrées alimentaires vers les marchés et les malades puissent accéder plus facilement aux cliniques de santé. Les routes permettent la génération des revenus grâce aux touristes qui peuvent maintenant visiter partout. Je félicite, et tous les Congolais devraient applaudir, l’initiative du Président Denis Sassou N’Guesso pour les investissements productifs comme ces routes, qui aideront à impulser l’économie.
Le Congo est connu pour ses ressources naturelles. Mais, le plus grand atout du Congo est le potentiel de ses ressources humaines. C’est pourquoi j’ai insisté sur le transfert de connaissances et d’expériences, à travers des programmes de renforcement de capacité et des échanges entre nos deux pays.
Ce pays est plein de potentiel. Au Congo, les gens veulent les mêmes choses fondamentales qui sont universellement désirées: les opportunités pour mener une vie saine, dans la prospérité, et à l’abri des dangers. Les parents veulent que leurs enfants étudient et s’épanouissent. C’est pourquoi je suis un défenseur infatigable du programme d’alimentation scolaire du Congo, à travers lequel les Etats-Unis ont aidé des centaines de milliers d’élèves du primaire à poursuivre leurs études.
C’est aussi pourquoi j’ai encouragée l’amélioration constante dans la gestion du Fonds Mondial, afin que les médicaments destinés à sauver des vies soient livrés efficacement comme prévu. Le renforcement de la livraison des services sociaux de qualité, dont le gouvernement promeut, aidera les Congolais à réaliser leur véritable potentiel.
L’astronome Américaine Madame Vera Rubin a noté, « Il n’y a aucun problème dans la science qui peut être résolu par un homme et ne peut pas être résolu par une femme. La moitié des cerveaux dans le monde entier sont chez les femmes. » Pour citer aussi le leader Chinois Mao Zedong, « Les femmes tiennent la moitié du ciel. »
Les sociétés pluralistes profitent lorsque tous les citoyens partagent leurs talents et leurs aptitudes uniques, peu importe leur origine ethnique, leur genre, leur âge, leur religion, leur appartenance politique, ou leurs milieux socioéconomiques. Les États-Unis se rejouent de son diversité. C’est pourquoi notre sceau national dit « E pluribus unum, » qui veut dire « De plusieurs, Un ». Le Congo peut également atteindre son objective d’être une économie émergente d’ici l’année 2025 en s’appuyant de façon inclusive sur sa riche mosaïque de diversité. Après tout, qu’est-ce que les tissus de raphia seraient sans couleurs, des motifs, et des textures contrastées? De même, au niveau local aussi bien que planétaire, quand nos contributions distinctes s’entrelacent, le tout est plus grand que la somme de ses parties.
Je suis fière de ce que nous avons accompli ensemble. Cette année, plus de Congolais ont étudié aux États-Unis que jamais. Les boursiers du programme phare du président Obama, l’Initiative pour les jeunes leaders africains (YALI) emmènent un changement de paradigme.
On va de la dépendance à l’égard de la fonction publique, vers l’innovation et l’esprit d’entreprenariat. Les participants congolais ont remporté à maintes reprises des prix pour les meilleurs plans d’affaires, se démarquant parmi leurs paires à travers le continent. Je suis convaincue que ces jeunes aideront le Congo à diversifier son économie et créer des possibilités d’emploi en dehors du secteur public tant souhaité par le gouvernement.
Je suis inspirée par les entrepreneurs, comme la jeune femme qui produit le saka-saka prêt à la consommation, adaptant parfaitement la culture congolaise traditionnelle à la vie moderne. Certains jeunes entrepreneurs et participants aux programmes d’échange ont autonomisé d’autres, comme le jeune homme qui invite environ huit-cents (800) autres entrepreneurs aspirants à une conférence internationale annuelle. Il a indépendamment levé des fonds et formé d’autres pour lancer de petites entreprises, offrant de l’argent pour accroitre les meilleures idées et plans d’affaires. Ces petites entreprises stimulent l’économie locale et créent des emplois.
Je suis profondément inspiré par les incroyables Congolaises et Congolais que j’ai rencontrés grâce à des programmes que nous avons parrainés et par des rencontres ordinaires et quotidiennes. En partenariat avec le Gouvernement du Congo, nous nous battons pour la paix et la sécurité sous-régionale. Nous avons renforcé notre coopération militaire. La formation annuelle de l’ACOTA aide les forces de maintien de la paix à protéger les civils en République centrafricaine. Les séminaires civil-militaires renforcent la coopération entre les militaires et les civils et leur compréhension mutuelle. Nous encourageons les solutions pacifiques et l’engagement civique. Nous félicitons le Président Sassou pour ses efforts diplomatiques en RCA et son implication en République démocratique du Congo, où il a travaillé sans cesse pour préserver la paix à travers un accord politique inclusif. Nous continuons à collaborer sur la sécurité portuaire et maritime dans le golfe de Guinée.
Pour renforcer l’état de droit et lutter contre les menaces transnationales, nous avons formé des avocats, des dirigeants des ONG, et le personnel chargé de l’application de la loi. Nous encourageons le Congo à poursuivre le projet de loi sur la traite des personnes élaboré avec le soutien des Etats-Unis et qui est encore en progrès. Le Président Sassou mérite les félicitations pour avoir brulé cinq tonnes d’ivoire et pour ses efforts contre le braconnage. En formant les éco-gardes, nous leur permettons de mieux protéger les parcs nationaux du Congo. Les arrestations qui en résultent, et les poursuites judiciaires des braconniers, dissuade les autres. Ces efforts préservent la précieuse biodiversité du Congo.
Les Etats-Unis financent les efforts de conservation à travers les ONGs américaines la World Wildlife Fund et la Wildlife Conservation Society pour protéger les gorilles des plaines, et les éléphants de forêt, ce qui pourrait stimuler l’écotourisme et la diversification de l’économie. Le programme de l’USAID programme régional sur l’environnement de l’Afrique Centrale, en sigle CARPE, aidé à préserver la deuxième plus grande forêt tropicale au monde. Nous travaillons ensemble avec les partenaires Congolais et internationaux à protéger ce deuxième poumon de la planète, à réduire les émissions mondiales de carbone et les effets du changement climatique.
Cependant, le travail ne peut pas s’arrêter! J’encourage vivement les améliorations constantes sur la gouvernance électorale et le dialogue « ou Mbongui » entre congolais.
Comme l’Américain Bayard Rustin, un leader des droits civiques, a sagement dit: «Si nous désirons une société de paix, nous ne pouvons pas atteindre une telle société par la violence. Si nous voulons une société sans discrimination, alors nous ne devons pas faire de discrimination à l’encontre de quelqu’un dans le processus de construction de cette société. Si nous voulons une société démocratique, la démocratie doit devenir un moyen et une fin. »
Les citoyens doivent faire entendre leurs voix et être entendus par un engagement pacifique en faveur d’un changement positif. Par exemple, récemment, les membres du Congrès Américain ont tenté d’affaiblir un comité de surveillance de l’éthique. La réaction publique était tellement grande, qu’ils ont fini par abandonner l’effort. Cela montre que l’engagement citoyen peut maintenir la transparence et la responsabilité de la part des élus. L’équilibre des pouvoirs gardent les leaders politiques plus honnêtes et plus attentifs envers les citoyens.
Cet exemple démontre également le rôle vital qu’une presse indépendante et responsable joue dans notre démocratie, ou les journalistes posent des questions difficiles aux politiciens et corrigent la désinformation. L’amélioration constante de l’environnement médiatique permet aux citoyens de prendre d’avantage des décisions éclairées et demander des comptes aux dirigeants.
Je suis inquiète par la tendance mondiale croissante de la désinformation à travers les médias sociaux. Il est dangereux et irresponsable de faire circuler des mensonges. Comme Koffi Olomidé l’a chanté « Lokuta eyaka na ascenseur, kasi vérité eyei na escalier, mpe ekomi.» (Le mensonge prend l’ascenseur tandis que la vérité prend les escaliers mais fini toujours par arriver). Nous avons besoin de plus de vérité et moins de songui-songui !
Aujourd’hui, comme la plupart des jours, je porte, proche de mon cœur, une broche avec les drapeaux de nos deux nations. Le Congo restera de façon indélébile dans mon cœur et dans mon esprit. Dans ma prochaine affectation au Département d’Etat, je continuerai à orienter mes efforts sur l’Afrique Centrale. Comme le dit le proverbe africain: « Nzela na ndako ya moninga eza mosika te.»; (Le chemin vers la maison d’un ami n’est jamais loin). J’ai hâte de revoir mes amis congolais aux États-Unis et peut-être de revenir au Congo moi-même. Pourquoi pas?
Merci infiniment à mon équipe formidable de l’Ambassade, surtout à mon supporteur numéro un, mon cher mari, John Sullivan. Vivent les relations entre les Etats-Unis et la République du Congo.
Je vous remercie!