Décoration de l’Ambassadeur Todd P. Haskell au grade de Commandeur dans l’Ordre du Mérite Congolais
Mot de Circonstance de l’Ambassadeur Todd Haskell
28 janvier 2021
Je souhaiterais premièrement remercier Son Excellence Monsieur Denis Sassou N’Guesso, Président de la République du Congo qui a décidé de m’accorder cette distinction, marquant la fin de mon séjour diplomatique dans ce beau pays.
Je remercie également le Premier Ministre, Son Excellence Monsieur Clément Mouamba, et tous les membres du gouvernement
Distingués invités, chèrs amis, chers collègues,
Encore une fois, merci pour cet honneur prestigieux. Je vais le chérir.
Permettez-moi de le partager avec ma femme. Beaucoup d’entre vous savent que pendant une grande partie de ma mission, ma femme Jennifer était à la tête de notre ambassade de l’autre côté du fleuve en République Démocratique du Congo. Si près et pourtant si loin. Cependant, même lorsque nous sommes séparés, elle est mon soutien. Je lui dois tout. Je la remercie d’être ici aujourd’hui alors que nous attendons avec impatience notre trentième anniversaire de mariage en août.
C’est le plus grand honneur de ma vie d’avoir servi entant qu’Ambassadeur des Etats-Unis en République du Congo ces trois dernières années et demie. Je suis venu ici avec un objectif : reconstruire la relation entre nos deux pays. Maintenant que je me prépare à partir, c’est avec une grande satisfaction et avec une profonde reconnaissance pour mes partenaires congolais, dont le président Sassou et le Ministre des Affaires étrangères, que je peux dire que le partenariat entre les États-Unis et le Congo est plus fort qu’il ne l’a jamais été.
Certainement, j’ai tout donné. J’ai visité chaque département, rencontré presque tous les ministres et préfets, parlé aux jeunes et aux vieux, visité des entreprises et des écoles, et apprécié la musique et les arts de cette terre. C’est un pays magnifique et fascinant ; Je remercie le gouvernement et le peuple congolais d’avoir été des hôtes si aimables.
Il était clair pour moi dès le début que les États-Unis et le Congo partageaient nombre des mêmes intérêts, en particulier notre désir de paix et de stabilité régionale. Le Congo est une oasis de stabilité dans une région souvent en proie à des conflits. Je dis toujours aux visiteurs que c’est une nation qui accueille des réfugiés. Elle ne les produit pas. Je me souviens au début de mon mandat que j’ai félicité le Président pour avoir conclu un cessez-le-feu dans le Pool. Faire la paix n’est jamais facile ; il faut de la sagesse et du courage. Et les États-Unis sont allés au-delà des mots pour soutenir les efforts du Président. Nous avons travaillé avec le gouvernement pour fournir des ressources pour construire des routes, des maisons et des moyens de subsistance dans la région troublée afin de rendre cette paix durable.
Nous apprécions également la sagesse et le courage du Président d’utiliser sa stature et son expérience pour promouvoir la paix sur le continent. Cela fait de nos deux pays des partenaires naturels. En effet, pendant mon séjour ici, nous avons travaillé vers les mêmes objectifs en RDC, en Libye et plus récemment en République centrafricaine. Et les États-Unis seront à jamais reconnaissants lorsque, avant les élections en RDC, le Congo nous a offert de l’aide, si le besoin se faisait sentir, pour les Américains vivant en RDC de trouver refuge ici.
Les États-Unis et le Congo ont également collaboré dans le domaine de la santé. Si la pandémie mondiale nous a appris quelque chose, c’est que la maladie, où qu’elle soit, peut devenir une maladie partout si nous ne travaillons pas ensemble. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère de la Santé pour fournir un soutien et des ressources dans la lutte contre le coronavirus, et ces derniers mois, nous avons élargi notre assistance pour nous prémunir contre une épidémie d’Ebola également.
J’ai travaillé dur pour accroître le commerce et les investissements américains au Congo. La Covid 19 a rendu cela plus difficile, mais nous avons vu l’arrivée de nouvelles entreprises américaines au Congo pour la première fois depuis des années. Et je tiens à féliciter le gouvernement et en particulier le ministre du Commerce pour la préparation d’une stratégie visant à profiter de l’Africa Growth and Opportunity Act, une loi américaine qui permet l’entrée, sans droits, des marchandises de la plupart des pays africains aux États-Unis. Il y a un bel avenir pour l’accroissement du commerce.
Bien entendu, notre engagement envers le peuple congolais reste plus fort que jamais. Je me souviens avoir visité une école rurale dans la Bouenza, l’une des nombreuses qui bénéficient de notre programme d’alimentation scolaire, où j’ai vu des centaines d’enfants prendre un repas sain. Les enseignants m’ont dit que depuis la mise en place du programme, les inscriptions à l’école avaient doublé, ce qui signifiait que les enfants étaient non seulement mieux nourris, mais que plus d’enfants allaient à l’école. Et les enfants semblaient aimer la nourriture, alors je me suis assis et j’en ai mangé aussi. C’était plutôt bon.
L’avenir de ce pays, c’est bien sûr ses jeunes. Nous avons élargi les clubs d’anglais à travers le pays et j’en ai profité pour parler à plusieurs d’entre eux. Il n’y a pas grand-chose qui me rend plus optimiste quant à l’avenir du Congo que de parler aux jeunes de ces clubs ; la jeunesse congolaise est remplie d’ambition, de talent et surtout d’intelligence. Je suis convaincu que l’avenir de ce pays est très prometteur.
Les États-Unis et le Congo partagent également bon nombre des mêmes valeurs. Nous sommes en tête dans l’effort mondial de lutte contre la traite des personnes, et nous avons trouvé un partenaire enthousiaste au Congo, une nation qui partage notre répulsion face à cette pratique odieuse. Les États-Unis ont reconnu les efforts extraordinaires que le Congo a déployés ces dernières années pour lutter contre la traite, pour arrêter et condamner les criminels qui la pratiquent, et peut-être le plus important, pour secourir les enfants victimes de cette version moderne de l’esclavage.
Je comprends l’ironie des États-Unis à la tête de la lutte contre la traite des personnes. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de visiter le point de non-retour à Loango. Mon guide ce jour-là a décrit comment, pendant des centaines d’années, les commerçants européens et leurs alliés locaux ont fait marcher des Africains réduits en esclavage sur la plage de Loango sur des navires qui les menaient à une vie de servitude dans le Nouveau Monde. En effet, les historiens nous disent que les premiers Africains réduits en esclavage arrivés en Virginie coloniale en 1619 venaient d’une plage pas loin de cet endroit. À ce moment-là, en regardant en arrière, je me suis dit combien horrible était ce crime qui avait commencé l’histoire entre nos deux terres. J’espère avoir contribué à rapprocher d’avantage nos nations et, sur les traces de mes prédécesseurs, à écrire un chapitre différent. Alors que je me prépare à partir, je suis résolu, et les États-Unis sont résolus à travailler ensemble pour renforcer nos relations et avancer ensemble en partenariat vers un avenir meilleur.
Je vous remercie.